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Poésie
Seuls pensent en poésie,
Ceux qui vivent de souffrances,
Parce qu'alors ils envient,
La vie pour son excellence,
Les frasques de l'ordinaire,
Ils les rêvent en silence,
Offrant depuis leur errance
Quelques clefs d'existence
Pourtant souvent inspirent
Ceux qui ne savent écrire,
Que les mots vides et déliés,
D'une plume trempée dans un fessier.
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La Clôture
Tout le monde dormait dans l'éternel obscur
La vie était paisible sans possession ni murs
Les hommes vivaient de rien
D'ailleurs, il n'y avait rien
Ce qui facilitait grandement
Leur absence de chagrin
Un dormeur se réveille
Et l'idée surgit soudain
De posséder ce qui la veille
A ses yeux n'était rien :
Il bâtit une clôture dans le rêve de chacun.
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Le Trader et
Le Forain
Un forain de ces grands hommes robustes
Qui emplissent une foire au pouvoir de leur buste
Vivait de ci de là au plaisir des enfants
Il aimait son métier, ses clients, son manège
Dehors qu'il pleuve ou vente, par soleil ou par neige
Satisfait de son sort sans dépendre du temps
L'orgue de barbarie, le Carrousel ancien
Et les remerciements des parents nostalgiques
Etaient son réconfort et son pain quotidien
Mais les éclats de rire et les applaudissements
N'étaient pas tout pour plaire
Au furieux financier
Assez dur en affaires
Qui décida céans
D'embrumer l'atmosphère
«Ton attraction vieillit
Pauvre hère archaïque
Et si le cœur t'en dit
Je t'ouvrirai ma bourse
N'aurais-tu pas envie
D'entamer quelques courses?
Voici un solde gras pour gonfler tes étrennes
Il me faut simplement ta musique et tes rennes...»
Le forain accepta l'offre si alléchante
Plaçant chez le trader la moitié de sa rente
Faisant ainsi la joie du triste financier
En cédant au caprice de sa morosité
Les enfants, gras et gros, s'amusent sans enfance
Le trader, plein aux as, se couvre d'indécences
Et l'enfant de la balle, reniant les airs de fête
Se logea seul et fou, la balle dans la tête.
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Le Malentendu
Qui prend le défi pour du courage
Qui prend le besoin d'offrir pour du partage
Qui prend la peur pour de la colère
Et qui prend l'ire pour du caractère
Le malentendu qui prend les erreurs pour de l'expérience, les années pour de la sagesse et l'oubli pour de l'ivresse
Le malentendu qui prend les choix pour une différence et la recherche pour une errance
Le malentendu...
Qui prend besoin pour aventure, largeur pour ouverture et zoo pour nature...
Je me sens nu sous mes vêtements, éteint et brillant, occupé, découpé, capitoné, décapité. Déboires de tirelires en reliures dorées, une lente agonie gommée par les enluminures. Comme une vessie pour une lanterne et le Sauterne pour un messie.
Laisser courir la rumeur parce qu'elle n'infirme plus
C'est mourir lentement pour un malentendu.
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